L'école de tarot de Vincent Beckers
Vincent Beckers vous fait découvrir le tarot sous ses aspects symboliques et psychologiques, afin de vous aider à mieux vous connaître et vous comprendre, au travers de ce merveilleux outil de développement personnel que sont les cartes du tarot de Marseille.
Une mascarade, le tarot de Marseille ?
par Vincent Beckers
Cet article est un extrait du livre, Le tarot symbolique, page 514 ss.
La symbolique du tarot nous présente-t-il une mascarade ? Et si ? Et si le mandala du tarot n’était qu’une mascarade ?
Le terme naît au 16ème, en Italie. Il signifie : masque.
Le tarot ne représente-il pas les 22 facettes de notre
personnalité, de notre histoire.
Nos 22 masques, aussi ?
La mascarade, à l’image de la danse macabre,
dont elle est le pendant « positif »,
est une danse, un divertissement,
dont les participants sont déguisés et masqués.
A la cour royale de l’époque, la mascarade consistait
en un ballet travesti alternant des figures de danse et
des récitations de vers galants.
Ou d’un spectacle allégorique dans lequel des acteurs déguisés récitaient des compliments aux souverains.
Et si ? Et si le mandala du tarot n’était qu’une mascarade ?
Avec nous comme roi, à qui le tarot de Marseille présenterait 22 personnages l’incarnant ?
L’emploi du terme, dans le langage courant actuel, signifie :
Action, manifestation hypocrite, mise en scène fallacieuse, trompeuse.[1]
Et si ? Et si le mandala du tarot n’était qu’une mascarade ?
Mise en scène grotesque d’une pièce dont nous serions le seul acteur.
Les Puissants raillés, les Grands caricaturés, leurs défauts grossis et ridiculisés.
Le tarot nous dit-il autre chose avec :
3/Impératrice de pacotille : ne sachant tenir son sceptre et s’accrochant au symbole de son pouvoir ; bling bling, fefemme fifille futile, à la couronne plus grosse que sa tête.
4/Empereur avec son strapontin en guise de trône, son casque de motard certainement avant-gardiste au Moyen-Age et régnant dehors, en plein air.
7/Chariot, prince tenant un hochet dans sa main, en guise de sceptre. Et se baladant sur un chariot en lieu et place d’un char triomphant. Sans parler de l’équipage qui s’en va à hue et à dia.
Enfin, le plus simple en signe de moquerie : 5/Pape, marié à la Papesse. Avec cela, on a tout dit !
Tous les puissants de ce monde en prennent pour leur grade dans le tarot.
Sans évoquer les arcanes d’Honneurs, qui représentent les plus beaux stéréotypes caricaturaux négatifs de notre personnalité à niveau 1.
De plus - et c’est ici que tu comprendras sans doute mieux mon parallèle entre l’homme à la faux et les saturnales / fête des fous /carnaval - 13/Arcane Sans Nom et M/Mât, c’est un peu comme l’avers et le revers d’une médaille.
Or, le Mât ne ressemble-t-il pas à un fou ? Fou du roi.
Ou, telle cette superposition des deux cartes, ne s’agit-il pas d’un seul et même personnage, dont l’un se montre masqué et l’autre, visage à nu.
Mais qui est qui ?
En tout cas, observe bien comme le visage de 13/Arcane Sans Nom s’inscrit parfaitement dans le mi-cercle du chapeau du M/Mât.
Ces deux cartes se retrouvent souvent ensemble dans l’iconographie médiévale. Que ce soit en lien avec les fêtes dont nous venons de parler ou dans les danses macabres que j’évoquerai au paragraphe suivant.
Suite à la vision de l’iconographie ci-à -côté, qui oserait encore prétendre que le tarot ne s’inscrit pas dans notre spatio-temporalité médiévale occidentale ?
Malheureusement, je ne suis pas parvenu à retrouver les sources de cette illustration. Mais le lien entre la mort (j’ai bien écrit : la mort) et le fou y est aussi clair qu’entre 13/Arcane Sans Nom et M/Mât. N’est-il pas ?
Cet article est un extrait du livre : tarot symbolique.
[1] source : Le Grand Robert