Un Autre Regard

Symbolique de la Maison Dieu ou de la Maison de Dieu ?

 

De la déterminante question du déterminant dans le nom de la carte

 

Je viens de parler de langue.

Et question langage, il importe de bien prendre conscience du nom de la carte.

 

Curieux nom d’ailleurs, pour une tour, allias un donjon, forteresse servant à la fois à se protéger des ennemis mais aussi à signifier symboliquement sa puissance et marquer son territoire.

Difficile d’effectuer un lien entre une maison et une tour fortifiée (on y voit des créneaux).

Le nom de la carte ne correspondant pas au dessin : symbolique derrière. Joie !

 

Certains tarots anti-cathos et généralement du 19ème, nomment la carte : la maison de Dieu.

Faux ! Il ne s’agit pas de La Maison de Dieu.

Mais bien de la Maison Dieu. Ou maison-dieu.

 

Voilà qui nécessite aussi quelques notes.

La maison de Dieu ne laisse planer aucune équivoque : c’est une église, un lieu de culte.

 

La carte du tarot n’est donc pas à prendre comme telle.

La maison-dieu médiévale, c’est encore autre chose.

 

« Un autre sens de maison, « bâtiment à usage spécialisé » (XIIe s.), a donné lieu à un grand nombre d'expressions apparues en ancien français, puis à nouveau aux XIXe-XXe s. : les plus anciennes se fondent sur l'assimilation entre la maison et le temple de Dieu (v. 1120, maison Dieu) : l'hôpital où sont logés et soignés les pauvres reçoit aussi le nom de Maison Dieu (1165), analogue à hôtel-Dieu, et les couvents et monastères celui de maison (1165). »[1]

 

Les Maison-Dieu donnant naissance à légion de petits villages ou hameaux, notamment sur le chemin de Saint-Jacques.

Tout chercheur ésotérique sait que lorsqu’il se trouve face à des villages portant ce nom, il peut s’arrêter. La probabilité de trouver « quelque chose » de symbolique, ésotérique ou occulte dans le coin, est relativement grande.

 

La maison-dieu

est donc un bâtiment

où pauvres, malades, …

et pèlerins peuvent trouver

refuge, réconfort et soins.

 

On est loin de Babel !

 

Et si je me souviens de la signification de la carte[2] à niveau 2, je rajouterais volontiers ceci :

 

« Rien en ce monde, hormis l’esprit, qui ne doive périr de lente ou brusque dissociation. Le ciel est au dehors. Il est aussi au-dedans. Et lorsque son feu consume ou embrase, dépèce ou foudroie, c’est toujours qu’une faute a été commise contre l’harmonie et qu’un désordre est né… Ainsi surviennent accidents, maladies, cancers, révolutions, guerres. Ainsi périssent les empires, les peuples et les races : de fausses notes. »[3]

 

Comme toujours, beaucoup de sous-entendus idéologiques avec les rosicruciens. A méditer.

 

Au chapitre suivant, nous établirons le lien entre 16/Maison Dieu et la basilique Saint-Jacques à Compostelle.

De quoi élargir le champ d’investigation et lier maison-dieu où l’on se soigne LE lieu, quête de tout pèlerin.
 

[1] Le Robert, dictionnaire historique de la langue française

[2] voir tarot psychologique, p.169

[3] G. Saint-Bonnet, le tarot des Rose-Croix, ed. A.G.I., p.111