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Un Autre Regard

De la symbolique de la carte du tarot Tempérance

 

Symbolique de la carte Tempérance, par Vincent Beckers

 

L'article qui suit est un extrait du livre, le tarot symbolique, tome 2, volume 1

 

De la symbolique du contenu des jarres dans la carte Tempérance

 

Sujet déjà évoqué, sous l’angle du contenu.[1]

D’un point de vue symbolique (contenant ?) , il y a cependant matière à approfondissement.

 

 

Le bleu qui s’écoule entre les jarres de 14/Tempérance

est clair. Il s’agit bien de l’eau. Des émotions.

Contenues, maîtrisées, fluides.

Les couleurs sortant des jarres en 17/Etoile pourraient

sembler curieuses de prime abord : jaune et bleu foncé.

C’est l’addition des deux qui nous donne la clé.

Jaune + bleu = vert.

 « Le vert est un éclatement de vie sur place :

la vie végétale n’agit que là où elle a plongé ses racines. »[2]

 

 

Vert foncé, comme le fond de la carte.

Vert foncé, comme la nature naturante.

Vert foncé, comme la fertilité de la vallée du Nil.

Nous sommes bien en présence d’Isis provoquant les crues du fleuve et rendant la plaine fertile.

Sur un plan plus symbolique encore, il est intéressant de constater qu’on passe de jarres dont le contenu est bloqué, à des jarres dont le contenu s’échappe, se déverse.

Et que pour passer d’un stade à l’autre, on doit franchir la double barrière du diable et de dieu. En personnes et au pluriel. S’il vous plaît !

Il y a certainement quelque chose de caché là-derrière.

Car il s‘agit bien des mêmes jarres : dessin et couleurs sont

suffisamment explicites à ce sujet.

Dans les deux cas aussi, nous sommes face à un personnage

en lien avec Là-Haut : un ange et une femme sous huit étoiles.

Personnage qui incline la tête vers le coin inférieur gauche de

la carte qui précède.

Et en poussant le bouchon un peu plus loin, on pourrait même

observer la symbolique apparentée du serpent et de l’oiseau.

Que de ressemblances pour ne pas être tenté d’y voir deux

facettes d’une même personne !

Et aussi curieusement que cela puisse paraître, rien à ce sujet

dans la littérature ésotérique. A ma connaissance.

Je pose donc la question suivante : pourquoi ? waarom ? warum ?

 

La symbolique de la jarre nous apporterait-elle une réponse ?

 

« Contenant l’eau ou le vin, la jarre est un symbole matriciel d’abondance. (…) Evocation poétique ou mythique du ventre ou du sein, la jarre reçoit, accueille et protège. »[3]

 

Piqûre de rappel ce que nous avons évoqué, à niveau 1 : économie en 14 et don/prodigalité/dépense en 17.

La matrice, le ventre correspondent bien à la grossesse de 17/Etoile.[4]

Mais aucun des symboles ne fait avancer ma réflexion initiale.

 

  • Jarres de Zeus
     

« Dans l’Iliade, les jarres symbolisent les décisions de Zeus, qui sont déposées en elles : à la porte de son palais, le dieu a placé deux jarres, contenant l’une les biens, l’autre les maux. Zeus puise tour à tour dans chacune d’elles, et les biens et les maux pleuvent sur les hommes. Ce symbole, où prédominent l’indifférence du dieu à l’égard des hommes évoluera vers les théories, soit du hasard, soit de la providence. »[5]

 

Zeus en 14/Tempérance et 17/Etoile ? Voilà qui ne manque pas de piquant. Mais n’est pas très crédible, je le consens.

Par contre, l’allusion aux jarres ne t’aura pas échappé.

L’idée de voir les biens et les maux transiter entre les deux, en 14/Tempérance, pour s’écouler ensemble en 17/Etoile nous offre une piste.

En 13,5, moment de grand nettoyage, on pourrait dire que, tel un milkshake, on secoue bien tous les biens et tous les maux de notre existence. On mélange le tout, et ensuite on répare, cure, assainit.

Tandis qu’en 16,5, après s’être laissé envahir par l’essence divine, biens et maux n’ont plus de raison d’être.

On a compris que tout est dans tout. On a assimilé que les notions de bien et de mal ne sont que pure invention dogmatique de la religion. Et puis surtout, on (s’) accepte d’être tel qu’on est.

 

« Après ce partage sacrificiel, Zeus veut punir Prométhée de l'avoir trompé : il interdit aux hommes de faire usage du feu pour cuire les viandes et se nourrir. C'est alors que Prométhée s'en va voler le feu de Zeus pour en faire cadeau à l'humanité. En échange de quoi Zeus, à son tour, envoie aux hommes un piège redoutable, auquel nul ne réussit à échapper. C'est la femme, la première, car dans l'âge d'or tout se passe entre hommes. Pandora est un « beau mal », dit Hésiode. Les hommes la reçoivent avec joie, mais pour leur malheur. Car cette femme, désirable et séduisante, n'a rien de plus pressé, une fois arrivée à destination, que de soulever le couvercle de la jarre où étaient enfermés les maux et les maladies. Depuis lors, les hommes sont condamnés à la vieillesse et à la mort. »[6]

 

Houlà ! Voilà de quoi se faire manger le foie pour l’éternité !

Le croyant verra au passage un beau parallèle avec Adam et Eve, raconté dans la mythologie grecque, huit siècles avant JC.

Soit un siècle avant la rédaction de la Genèse.[7]

 

L’amateur de la langue française appréciera le lien avec la boîte de Pandore.

Pendant que les féministes de tout crin hurleront au scandale.

Afin de ne pas me faire étriper par mes lectrices, je précise que le texte

ci-dessus est une citation, fidèlement recopiée. Ouf ! Je l’ai échappé belle.

 

 

 

 

 

Mais qu’il est succulent d’imaginer Pandora en 17/Etoile, déversant maux et maladies, vieillesse et mort, dans le fleuve de notre vie.

Le tout s’écoulant vers notre corps : 16/Maison

Les miasmes qui nous guettent et les soucis de santé symbolisés en 18/Lune y trouveraient une genèse toute naturelle.

Ca tient, la jarre, non ?

 

  • Jarres et Jésus - Marie Madeleine
     

« Dans la grotte n°1, et probablement en d'autres, les rouleaux se trouvaient enveloppés d'une toile de lin ; par deux ou trois, ils étaient placés dans des jarres que l'on crut longtemps destinées à ce seul usage.(…)

Au début du 3ème siècle, Origène attestait la découverte d'une version des Psaumes inconnue jusqu'alors,  à Jéricho (à seulement une dizaine de kilomètres au nord de Qumrān), dans une jarre (…) On y découvrit une cachette avec « les livres de l'Ancien Testament et d'autres livres en écriture hébraïque ». Plusieurs grottes distinctes des onze cataloguées contenaient des vestiges de jarres et de tissus ; on y aurait sans doute déposé des rouleaux, aujourd'hui disparus. »[8]

 

Bon, là j’ouvre sans doute la boîte de Pandore (pff, facile !).

Mais tous les fans d’ésotérisme et de Marie-Madeleine apprécieront.

Marie-Madeleine en 17/Etoile. Son texte retrouvé dans une jarre.

Voir la Parole secrète et quelques apocryphes, retenus dans les jarres de 14/Tempérance tant qu’il n’est pas l’heure de révéler leur contenu car le diable de l’inquisition doit encore faire son œuvre avant que l’homme (16/Maison) ne soit prêt à entendre le vrai message christique (16,5) et la place de MM en l’affaire (17/Etoile)…est certes une belle envolée. Mais ne repose sur rien de sérieux.

Si ce n’est mon envie de rêver.

Et te faire réfléchir au contenu des jarres, comme étant

une éventuelle allusion à la Parole Cachée.

14/Tempérance regarde 12/Pendu et 13/Arcane sans Nom,

de son regard jaune : Jésus, crucifié.

17/Etoile déverse le contenu de ses jarres sous 16/Maison

et regarde le mot « dieu ».

L’union de Jésus et Marie-Madeleine (personnages historiques,

religieux ou allégoriques) est une des pistes occultes

du tarot de Marseille.

Sa révélation ne peut que s’effectuer de manière sibylline.

(voir ici un autre article que j'ai écrit sur le sujet)

 

 

A l’image de l’union de 1/Bateleur et 11/Force par les doigts.

Et après tout, n’est-ce pas aussi via une histoire de jarres

qu’on parle le plus souvent de Jésus et Marie-Madeleine ?

Qu’il s’agisse de la jarre au parfum ou de la jarre du puits.

Bonne nuit et un beau rêve en perspective.

 

  • Jarre alchimique
     

« Le démiurge est un dieu lieur ; son Oeuvre est filet (…) Par la salive, le sperme, le lait, le sang, les larmes, l'urine, l'excrément, le démiurge refaçonne, redonne vie, métamorphose, régénère, recycle. Ses ustensiles sont ceux de la cuisine : chaudron, cratère, coupe, pilon, mortier, pressoir, jarre, … »[9]

 

Après Zeus, le démiurge. On reste dans la même veine.

Ici, le ton serait celui de la renaissance. Le travail de décomposition de la matière première, en 13/Arcane Sans Nom, continue son œuvre en 16/Maison, pour aboutir à un lavement en 17/Etoile. Certes, il ne s’agit pas de la trame alchimique classique du tarot, mais elle ne manque pas de sel. Et même ce propos ne manque pas de souffre (avec deux « f » pour l’heure), il y a de quoi faire monter le mercure chez l’alchimiste qui me lirait.

Surtout si tu jettes un œil sur l’illustration finale que je t’ai placée dans le creuset, en fin de paragraphe.

Une histoire de parenthèses.

Me voilà soudainement bien subliminal.

 

  • Jarres et temps
     

Et si ?

Et si on lisait le temps dans les jarres ?

 

Le temps suspendu en 14/Tempérance. Temps de se travailler.

Et tout qui a déjà effectué un travail de lâcher-prise sait combien la notion d’écoulement des heures, minutes, secondes devient relatif dans ce genre de circonstance.

Tel un avertissement à celui qui s’apprête à descendre dans son noir intérieur, le fluide circule librement entre les jarres, mais on ne sait combien de temps, il lui faudra avant de libérer le contenu de son flux.

En état modifié de conscience, le Cherchant travaille sa matière première, œuvre à faucher ce qui doit l’être et faire remonter à la surface l’occulté. Il perd toute notion d’espace, il oublie l’heure. Il erre dans le temps. Temps-errance.

 

 « ô temps, suspends ton vol ! » convient très bien à 14/Tempérance.

Tout comme l’expression du « temps qui s’écoule », sied à merveille à 17/Etoile.

Le temps qui, inexorablement épouse les méandres de la vie. Tel le contenu des jarres maintenant déversé.

 

Mis en parallèle, cela peut donner une idée de ce qui attend le Pèlerin, une fois qu’il affrontera la double rencontre avec son diable intérieur et sa partie divine.

 

Une sorte de parenthèse spatio-temporelle.

Un temps suspendu, durant la période de la confrontation.

Un temps qui reprendra son cours, après que l’on se soit laissé inséminer par notre subliminale quintessence.

 

Une sorte de parenthèse qui laisserait sous-entendre que l’on passerait de 13/Arcane Sans Nom à 18/Lune.

Une sorte de parenthèse qui s’ouvre au moment où 13/Arcane Sans Nom prend sa faux en main, et qui se referme, une fois que l’on sort dans le jardin nocturne de 18/Lune.

Intéressant, ça. Très intéressant.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

[1] voir tarot divinatoire, p.642

[2] A.Jodorowsky, La voie du tarot, ed. A.Michel, p.106

[3] C.Morel, Dictionnaire des symboles, mythes et croyances, ed. L’Archipel, p.502

[4] voir tarot psychologique, p.170

[5] Chevalier-Gheerbrant, Dictionnaire des symboles, R.Laffont, p.534

[6] M.Detienne, le mythe de Prométhée, in encyclopédie Universalis

[7] d’après C. Uehlinger, in Introduction à l'Ancien Testament

[8] A.Paul, bibliste, à propos des écrits retrouvés à Qurman, cité in encyclopédie Universalis

[9] source : encyclopédie Universalis

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